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Posts Tagged ‘Leontinoi’

C’est donc au cœur des collines du centre-est de la Sicile que nous avons commencé notre seconde journée d’excursions en voiture, avec pour objectifs principaux les villes de Centuripe, Leontinoi, et Megara Hyblea, d’aimables Siciliens m’ayant informé la veille de mon départ que le site de Thapsos que j’avais initialement prévu pour cette journée était fermé.  La perte la veille de mon appareil photo rendait aussi nécessaire l’acquisition d’un nouvel appareil, tâche réservée au début de soirée à Syracuse, où nous pourrions trouver des magasins adéquatement équipés.

C’est donc à Centuripe que nous avons commencé notre série de visites, avec un petit musée archéologique de construction relativement récente où les pièces sont assez bien mises en valeur, même si toutes les explications sont exclusivement en italien et manquent peut-être de clarté pour le grand public. On notera en tout cas la présence de quelques beaux portraits datant du début de la période impériale. Juste en face du musée se trouvent également quelques murs et quelques colonnes, vestiges du siège local du collègue des Augustales, prêtres du culte impérial, mais un ensemble qui ne dira rien à celui qui le contemple sans se songer aux maquettes et plans vus dans le musée…

Nous promenant dans la ville et passant sur trois des cinq collines qui lui donnent, vu des airs, une forme vaguement humaine, nous avons ensuite admiré l’art de ses habitants à accrocher aux parois abruptes routes et habitations. Nous avons également contemplé les vestiges d’un mausolée romain, lui aussi fortement ruiné au point qu’il n’en reste guère qu’une espèce de podium qui devait être couronné de statues ou d’un petit édifice aujourd’hui disparu.

Quittant Centuripe, nous avons ensuite pris la direction de Lentini, nom moderne de Leontinoi. Un musée, petit et d’un intérêt assez limité, s’y trouve et ce fut, heureusement, notre premier arrêt dans la ville. Je dis heureusement car ses employés (cinq gardes et un caissier, pour un ensemble muséal de trois pièces en enfilade et un couloir) m’indiquèrent que le site archéologique était présentement fermé afin de permettre la rénovation de ses installations sanitaires. Si je ne vois pas le lien entre l’accès à des pierres plurimillénaires et l’installation de toilettes du vingt-et-unième siècle, j’apprécie toutefois de ne pas perdre temps et essence pour rejoindre un site fermé…

Sautant donc cette étape, nous avons alors rejoint le site de Megara Hyblea, une autre colonie grecque située cette fois au bord de la mer, entre Catane et Syracuse. Le garde nous ouvrit le site (nous devions être ses premiers clients du jour, voir même de la semaine…) sous le regard endormi de son chien, et nous avons donc pu découvrir… pas grand-chose. Le site, enserré dans un dense tissu industriel comprenant notamment diverses installations pétrochimiques, est largement recouvert par la végétation. Son architecture est par ailleurs difficile à comprendre, les murs appartenant essentiellement à des structures archaïques sur lesquelles sont venues se poser les fondations de bâtiments hellénistiques aux plans atypiques et irréguliers, suivant parfois une orientation différente.

J’errais un peu moins d’une heure sur le site, suivant les anciennes rues en quêtes de détails qui me faciliteraient la compréhension des lieux, découvrant des panneaux explicatifs effacés ou rouillés au point d’en devenir illisibles…

Quittant finalement ce site, nous avons pris la direction de Syracuse, approchée donc par le nord. Etant largement en avance sur le planning, nous avons alors décidé de profiter de l’occasion pour découvrir le site de Pantalica, une nécropole essentiellement préhistorique située au milieu d’un cadre naturel préservé et enchanteur. La nécropole est d’ailleurs reprise sur les listes du patrimoine de l’humanité conjointement avec Syracuse, mais le label UNESCO n’a pas conduit à une augmentation du tourisme qui mettrait en danger le site.

Une vallée taillée par une rivière, véritable torrent coulant au fond de la gorge, masqué par une végétation dense et diversifiée, des parois abruptes percées de dizaines de niches funéraires, certaines étant de véritables catacombes familiales. Cependant la nature du terrain, la chaleur et une certaine fatigue firent que nous n’avons parcouru que trois kilomètres à l’intérieur de la vallée, pas suffisamment que pour découvrir le palais proto-historique dont la légende veut qu’il ait appartenu au dernier souverain autochtone avant la fondation de Megara Hyblea…

Etant toujours en avance, et ayant repris des forces dans un café proche, nous avons alors gagné la forteresse de l’Eurialo, à l’extrémité du plateau de l’Epipole (rien de people ici hein !).

Le site constituait un point clé du système défensif de la cité hellénistique, après avoir été un des lieux les plus importants du siège athénien de la ville. Certaines des technologies les plus avancées du moment avaient été déployées pour permettre la défense de ce secteur stratégique : trois fossés, deux enceintes, un bastion final, de nombreux souterrains pour contrer les efforts de comblement des fossés et permettre le ravitaillement, d’épais murs, … Bref le sommet de l’art de l’époque, pratiquement aussi impressionnant que la grande galerie de Sélinonte.

C’est vers 18h30 que nous avons fini la visite et que nous nous sommes mis en quête d’un nouvel appareil photo. Il fallut près d’une heure et demi et trois centres commerciaux avant de trouver un appareil de qualité, payé bien plus cher que sur internet mais instantanément utilisable…

Nous sommes alors partis pour le centre-ville de Syracuse et l’île d’Ortygie, sur laquelle j’avais réservé nos chambres pour la nuit. Une pause fraicheur plus tard et c’est sur la piazza Duomo que nous sommes allés manger, un bon repas prit en terrasse dans un décors magnifique mêlant baroque et antique. Une lasagne locale en entrée et un mélange de viandes cuites en chambre, accompagnées d’une purée de légumes et d’un bon Nero d’Avola, que demander de plus pour terminer une telle journée ?

 

Photographies

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Pratique

Type : Voyage en transports en commun avec trois jours en compagnie d’un chauffeur particulier

Durée : deux semaines et demi

Transport : Avion, train, bus, voiture privée

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